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AFROTRONCVILLE

‘‘AFROTRONCVILLE’’

 

Max MBAKOP fait de la remise en cause perpétuelle de l’état actuel de l’Humanité l’une de ses sources d’inspiration. Le mouvement comme décrit chez Héraclite coïncide avec la volonté de l’artiste de revendiquer le statut de sujet mouvant ouvert à la connaissance universelle dans toute sa sphère spatio-temporelle. Sous le sceau de la curiosité et de la désinvolture, Max s’inscrit dans une logique de recherche constante des traces et de l’identité de l’homme dans l’espace et le temps à travers ses œuvres.

Dans le cadre de la 6ème édition de la Rencontre Internationale de l’Art Contemporain, placée sous le thème « je te présente ma ville », MAX interroge l’histoire de la ville de Brazzaville.  Pour ce faire, il propose un dispositif constitué d’une maisonnette en tôle et faite d’emballage de bière de marque Heineken. L’artiste projette une Vidéo présentant un aperçu de la ville de Brazzaville. La maisonnette ici symbolise l’habitat du pauvre. «Heineken» est l’autre appellation des maisons des pauvres au Congo.

C’est au chevet du prolétaire que sommeillerai la véracité de l’histoire d’une ville ! MAX utilise la vidéo comme médium pour se questionner sur l’histoire réelle de Brazzaville. Il veut nommer la face cachée de l’iceberg du quotidien congolais. L’artiste utilise la technique de «l’opacité et transparence de deux séquences » dans le montage de cette vidéo d’art. L’artiste expérimente une autre dimension de l’audiovisuelle à travers l’utilisation de la technique « Glish Art » sur ces photos pour traduire l’histoire tronquée de Brazzaville. La vidéo s’ouvre sur la photo des monuments des personnalités qui ont marqué l’histoire du Congo. On peut voir successivement. le monument Pierre Savorgnan de Brazza, l’Eglise Protestante de Poto-Poto, la Basilique Saint Anne, la Tour Nabemba, le Pont du Djoué, la Statue de la Liberté. Ce sont là, des lieux chargés d’histoire. Ces images sans la présence humaine, entrecoupées et floutées seraient le reflet d’une société dont la mémoire a été biaisée. En arrière-plan, une séquence en mode « previous » fait revivre la tragédie de l’explosion des munitions du régiment blindé de Mpila du 4 mars 2012. Le tout, sur fond sonore du témoignage d’un habitant.

MAX se considèrerait-il comme la voix des sans voix ? Dans une cité sans hommes, une étude anthropologique serait-elle possible ? Ne serait-ce pas plutôt pour l’artiste, un culte introspectif ? Sommes-nous acteurs ou spectateurs face aux événements qui modifient la perception de notre vécu? Au sein de cette ville, sommes-nous des simples marionnettes sur l’échiquier de notre histoire?

Mariusca MOUKENGUE Congo

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